mercredi 4 mars 2015

Le bonheur emprunte les chemins de traverses.

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Bonsoir lecteur

"Nous devons être prêts à abandonner la vie que nous avons imaginée afin de vivre pleinement la vie qui nous attend."
Joseph Campbell

Depuis notre plus jeune âge, on nous a demandé ce que nous voulions faire plus tard, nous avons imaginé avec nos amis des projets et des rêves que nous ferions quand nous serions plus grand ou que nous aurions de l’argent. On a imaginé que nous serions astronaute, pompier, policier, danseuse ou encore champion dans un sport, que nous aurions une famille, des enfants, un chien ou un chat, une grande maison… bref, les choses habituelles.

Puis en grandissant, les questions se sont transformées en vives sollicitations, voir en ordres : Réfléchis à ton avenir ! Trouve un métier ! Que veux-tu faire ?! Sinon tu finiras à la rue, c’est ça que tu veux ? Nos beaux rêves d’enfants ne font plus partie du paysage et il nous FAUT trouver quelque chose à faire pour être rentable professionnellement parlant. Encore heureux que sur le plan privé, nous ayons le choix… ou pas.
Pour une femme, le chrono tourne, si elle veut des enfants, il faut faire « vite » et si par hasard elle dit ne pas en vouloir, on la regarde avec de gros yeux ou l’on dit "C’est parce que tu n’as pas trouvé le bon gars".
Pour les hommes, c’est différent, être carriériste, c’est bien vu. "Il va aller loin celui-ci s’il continue à travailler comme ça." etc. Et s’il n’a pas d’enfant, c’est pour des raisons évidentes de carrière et de travail. Mais cela n’empêche pas que l’on fricotte avec l’autre sexe parce qu’on avait dit quand on était petit que nous aurions une famille et des enfants.

En gros, on cherche à atteindre notre vie rêvée et imaginée. Une vie si parfaite de bonheur et de joie que l’on pourra mourir le sourire aux lèvres, le cœur rempli d’allégresse et d’amour.


Et si c’était franchement de la merde toutes ces conneries ? Combien peuvent dire qu’ils ont une vie parfaite ? Alors oui, bien entendu, tous le monde sait que la perfection n’existe pas, mais combien se tuent à la tâche chaque jour pour rentrer chez eux, seul, ou mal accompagné ? Avec des enfants qui sont des "accidents", mais quand même désiré au final parce que ça ne se fait pas de ne pas aimer ses enfants. Combiens ont un métier qui se trouve à 10'000 km de ce qu’ils avaient espéré ou pensé ? Combien se satisfont d’une vie bof bof, voir médiocre en disant "Y’a des bons côtés, j’ai pas à me plaindre, au moins j’ai de quoi manger et un lit." ou "Y’a des passages un peu plus difficile, mais ça va dans le fond.". Combien se contente de ça par peur de l’inconnu, de la nouveauté, du changement ?

Joseph Campbell nous dit que nous devons être prêt à abandonner notre vie imaginée. On s’imagine notre vie jour après jour, en pensant être heureux, pas en phase avec la réalité de notre existence, en lapant chaque petit bonheur comme une goutte d’eau dans le désert et en disant après "haaa, j’ai bien bu". Ce n’est pas ça le bonheur. Il faut lâcher les choses que l’on pensait être bonne pour nous, cessons de nous accrocher à ce que nous avions comme idée du bonheur puisque, quand nous avons ces choses, le constat est que nous ne sommes pas heureux ou très brièvement. Les exemples sont nombreux : être en couple nous rendra heureux et une année après, on rompt. Avoir un nouveau travail car l’ancien est chiant et six mois après, on peste déjà sur les contraintes du nouveau.

La deuxième partie de la citation nous dit : afin de vivre pleinement la vie qui nous attend. Peut-être que votre véritable bonheur est de ne posséder qu’une paire de chaussure, un vieux sac et de voyager à pied, dormant à la belle étoile ou dans un refuge les nuits froides et pas de rentrer chaque soir auprès de bobonne, des gosses et des coups de fils de votre patron, au chaud sous votre toit ? Peut-être qu’au lieu de chercher désespérément l’homme ou la femme de votre vie, vous devriez vous tourner vers vous-même pour vous rendre compte que vous êtes merveilleusement bien avec vous ?

Les œillères que nous nous sommes imaginées pour notre vie avec des phrases telle que "Jamais ça pour moi", "Je ne pourrai pas..." ou "plutôt mourir que… ", etc nous empêchent de nous laisser surprendre dans notre vie et de trouver notre bonheur, sans doute là où ne sommes pas aller le chercher.

Cette phrase est une invitation à laisser de côté nos croyances et nos idées fixes pour aller vers des choses nouvelles et surprenantes et au final, notre bonheur.

Une fois n’est pas coutume, je vais donner un conseil : si dans votre vie, vous avez trouvé quelque chose ou quelqu’un que vous aimez, qui vous rend heureux, qui vous met de la chaleur dans le cœur et qui vous fait dire que la journée va être belle, ne le mettez pas de côté pour des peurs, des convenances ou des dictats (de votre esprit ou sociale) mais gardez le précieusement près de vous, même si c’est bizarre ou spéciale, car cette chose ou cette personne est une piste, une indication du chemin qui vous mènera vers le bonheur ; chose que l’on recherche toutes et tous.

mardi 17 février 2015

Faut-il être un enfant pour aimer vraiment ?


Bonsoir lecteur

Voilà, la St-Valentin est passée, comme chaque année. J’ai voulu écrire un texte sur la bêtise de cette fête commerciale et essayer de faire rentrer dans vos têtes de linottes que l’amour est un moment de chaque instant, un geste de tout les jours, une seconde d’éternité et une éternité aussi courte qu’une seconde, mais au bout d’une page et demi de blabla, j’ai arrêté, cela n’avait aucun sens de vous le rabâcher encore une fois, vos oreilles se ferment et votre cerveau se met en mode veille quand vous lisez cela, donc, fates vos expériences, vivez votre amour comme vous le sentez car vous seul pourrez le faire, mangez-vous un mur si vous le devez, etc.

Là n’est pas le propos de mon texte ce soir. Souvent, l’on dit que notre enfant intérieur est la partie de nous qui est en lien avec notre spontanéité, créativité et amour inconditionnel. Et cela est vrai, un enfant est une personne qui ne possède pas encore les barrières sociales que les adultes s’impose et il n’en est que plus spontané et créatif, ne se demandant pas si ce qu’il fait est bien ou mal. Mais c’est également un être d’amour qui aime ses parents de façon inconditionnelle. Dans les premières années de sa vie, l’enfant aime ses parents sans se soucier de ce qu’ils ont fait. Evidement, il y a des enfants qui « grandissent » plus vite que d’autres à force de maltraitances, mauvais traitements ou négligences. Ces enfants là, perdent leur âme d’enfant ou plutôt, la muselle, l’enfermant dans un recoin sombre de son subconscient pour évité de souffrir, d’avoir peur et mal.

D’où ma réflexion : faut-il être un enfant pour aimer vraiment ?

Tout d’abord, je vous invite à lire le texte sur les cerises et le gâteau pour comprendre une relation saine dans un couple, ou du moins, débuter une relation de la meilleure façon possible. Une fois encore, je ne prétends pas que mes mots sont évangile mais un bon coup de pied au cul ne ferai pas de mal à certaines et certains. Partant de ce principe là, quand on arrive à la couche d’amour, on ne devrait pas à avoir des questions d’ « adulte » : es-ce qu’il/elle va aimer ce que je porte ? Es-ce qu’elle/il va aimer mon parfum ? Es-ce que je vais dire des bêtises ? Il ne faut pas que je fasse ci ou ça, et mon TOC, et mon bouton sur le front, et mes kilos en trop (existant ou pas), etc. Toutes ces questions sont des questions d’adulte dans le sens où un enfant ne se les pose jamais avant son premier chagrin d’amour. Pas celui à l’adolescence, mais celui qui va conditionner tous les autres, celui qui à lieu quand on a entre 1 et 4 ans.

Avant cela, on ne se pose pas des questions. Avant le premier rejet, on ne se rend pas compte que l’on peut être rejeté ou même blessé par ce rejet de cet amour. Après ce premier rejet, notre amour est « tâché » de ces blessures et de ces marques. Ainsi, nous rejetons notre enfant intérieur, notre âme d’enfant pour nous protéger de cette blessure si douloureuse. Du coup, nous n’aimons plus comme des enfants, mais comme des adultes qui, avant même d’avoir commencer, se protègent parce qu’ils ont peur d’avoir mal.

Quand on dit « Je t’Aime » à quelqu’un, c’est caché derrière nos boucliers, dans la crainte du rejet. Et puis, si cela répond « Moi aussi je t’Aime », avez-vous remarqué comme on laisse tomber nos boucliers et qu’on retrouve un peu de cette âme enfant qui nous habite ? On s’émerveille de tout. Tout à plus de goût, de saveur. Le soleil est plus chaud et il brille même derrière les nuages, on s’en fiche, on aime et ON EST AIME ! Le monde est beau et merveilleux, c’est le paradis. On se lève le matin de bonne humeur, avide d’aller au triste boulot qu’on pratique depuis des années, mais étonnement, pendant quelques temps, c’est le plus beau boulot du monde car après, on retrouve l’être aimé. Bref, on est comme des gamins.

Mais cela ne dure qu’un temps. Pour être exact, jusqu’au moment où l’un des deux va dire quelque chose à l’autre qui va faire resurgir les boucliers. « Le poulet du restaurant n’était pas terrible » et dans notre tête, PAF,  « ça veut dire qu’elle n’a pas aimée le resto, mon dieu, je suis un minable, elle ne va plus m’aimer, c’est la fin du monde ==> levons nos boucliers pour nous protéger ! » Et voici que l’on renferme la pauvre âme enfant dans son coffre au fond du subconscient. Les jours sont beau, mais pas autant. Le travail redevient pénible. Et au bout d’un moment, la vue de l’être aimé n’apporte plus autant de joie ou de bonheur, voir pire, elle attise certaines jalousies cachées, peurs et colères. Bref, c’est la cata. Mais ce processus prend du temps, il ne se fait pas en une parole. Et c’est dommage, on éviterai de faire des enfants puis de divorcer imprimant dans leurs jeunes têtes des blessures que l’on envisage pas. Et ces enfants perdent leur âme enfant plus vite et plus tôt du coup, deviennent des « adultes » plus vite et ont de moins en moins la possibilité d’expérimenter ce moment magique qu’est être un enfant.

Donc, je pense que oui, pour aimer vraiment, il faut être un enfant. Ou du moins, il faut que l’on soit en contact avec notre enfant intérieur, celui qui est spontané, créatif, imaginatif et joueur. Celui qui aime sans conditions et sans attentes. Le reste n’est qu’une traduction intellectuelle de « j’apprécie », « ça m’occupe », sans compter les nombreuses fois ou l’on est en couple et que l’on dit « Je t’Aime » pour s’en convaincre, pour ne pas être seul et je ne sais combien d’autres raisons qui vous font lever subconsciemment vos boucliers face à ce vrai amour que vous chercher désespérément à vivre.

J’ai l’espoir secret que si vous avez lu ces lignes jusqu’au bout, cela vous fasse réfléchir. Peu importe que vous soyez d’accord avec moi ou pas, j’ai passé le stade d’avoir un fan club de groupies décérébrés, mais que vous puissiez réfléchir par vous-même à ce que vous en pensez au fond de vous et peut-être, qui sait, peut-être vous rendre compte qu’il y a au fond de votre subconscient une âme enfant enfermée dans un placard, la cave ou une malle et qu’il faut le libérer car ce n’est autre que vous-même.

dimanche 25 janvier 2015

Voeux 2015 et banalités.


Voilà longtemps que mes doigts me demandent de se laisser aller à l’écriture, laisser mon esprit prendre le contrôle et d’écrire ce qu’il y passe. Je ne connais pas le titre de ce message car je l’écrirai après en fonction de ce qu’y ai mis. Il n’a sans doute pas de thème précis et la structure va être très discutable.

Je ne vous ai pas souhaiter la bonne année, comme je le fais d’habitude sur ce petit îlot de blog rien qu’à moi… et au 6 milliards d’utilisateurs internet. Notion de possession erronée dans laquelle on essaie de posséder des choses pour se dire que l’on existe. On possède une voiture, une maison, un ordinateur, des vêtements, un téléphone. On va même jusqu’à posséder une maladie, un défaut, une qualité, un handicap, une vision, un objectif ou un but. On va même encore plus loin, on possède des animaux de compagnie, ils sont à nous, d’ailleurs quand ça ne va pas, on les fait piquer. On possède son conjoint également, « J’ai un/e petit/e ami/e, un/e mari/femme », etc. Et pourtant, on peut avoir tout ça, ça ne semble pas suffisant pour être heureux. ETRE heureux… alors on se défini par ce qu’on à : J’ai un gros ventre = je suis gros ; j’ai un travail = je suis un travailleur ; j’ai mal au dos = je suis malade. Trop peu essaient de dire « J’ai du bonheur = je suis heureux » car on ose pas le dire. Quand on dit « je suis heureux », il faut se justifier, « je suis heureux car… », on est heureux de façon passagère, il ne faut pas ennuyer les autres avec notre bonheur, le bonheur ennuie, tandis que le malheur, lui, il diverti, on se sent moins seul quand d’autres sont malheureux, on peut leur être utile et du coup, on se sent utile, considéré, reconnu, ça fait du bien. Mais ça s’estompe également.

Alors on cherche ailleurs à avoir du bonheur, à être heureux. Et on trouve ce que les pubs nous vendent, l’amour. On croit que l’amour nous rend heureux. Sujet complexe où chacun peut y aller de son expérience Méli-mélo de drames, de joies, de bonheurs, d’indicibles souffrances, de peurs, d’espoirs, de vies et de morts. Certains se contentent d’aimer aimer, j’en fais partie. On aime ce moment quand on aime, on se préoccupe de savoir quoi, mais on aime aimer. Souvent, on nous appelle les « passionnés ». Subitement, on se prend de passion pour la peinture, puis deux semaines après, pour le chant, puis pour le foot, etc… mais en fait, on est juste passionné par l’amour, le feu de la flamme. Une demoiselle (ou un homme) peut passé dans nos vies, la flamme de l’amour jaillir tel un volcan en éruption consumant les corps, les âmes et les esprits, puis, au matin, la cendre dans la bouche de s’être trop embrasé, on s’en va pour ailleurs. Et à ce moment, le phénix renaît de ses cendres, embrasant à nouveau nos âmes. Cela peut-être la même demoiselle, mais également une autre, ou une nouvelle passion. N’a d’importance que le feu et le brasier consumant car on aime aimer.

Es-ce ça être heureux ? Je ne crois pas, du moins, pas un bonheur durable. On cherche ailleurs ce que l’on possède au fond de nous, mais qu’on se refuse à trouver. « Bon sang, qu’es-ce que ça serai terrible si j’étais heureux ! »  « J’ai peur d’être heureux ». On a tellement pas l’habitude de l’être que l’on en a peur, comme qqch de nouveau qui semblent irréel et tout droit sorti de la tête d’un fou. Le bonheur que l’on recherche tant se trouve en nous, pas dans les autres ou dans les objets que nous acquérons à grands prix.

Marcher main dans la main avec un/e partenaire dans la vie est un choix, pas une obligation pour trouver le bonheur. Acheter des objets est un choix, pas une obligation pour se sentir moins vide ou seul.

Vous avez le bonheur au fond de vous, pour vous, à condition que vous et vous seul acceptiez de le recevoir.

Mes vœux pour la nouvelle année seront donc : puissiez-vous trouver le bonheur qui est en vous et laisser de côté ceux qui vous sont faussement vendu par les publicitaires et la société de consommation.

Mes doigts me disent qu’ils n’ont pas fini de dire des choses, mais ça sera tout pour le moment. Je ne sais pas quand je vais réécrire, c’est là la beauté des petites gouttes d’inspirations qui transpire du monde et qui, parfois, arrivent dans la tête de quelqu’un qui les met par écrit sur le net pour qu’ils soient immortels, même si personne ne les lit.

lundi 11 mars 2013

Sans titre !


Bonsoir lecteurs

Je remarque qu'il est difficile d'écrire sur l'amour et la joie.

Tout le monde connaît les sensations comme la peur, la colère, la tristesse, l'abandon, la déprime, le désespoir car nos séries TV, films et autres "divertissement" les utilisent comme moteur.

Mais l'amour et la joie, non. Aucun tueur en série ne tue parce qu'il est joyeux, aucun méchant du cinéma ne commet d'acte horrible puis se repend en disant : "j'étais joyeux et je n'avais pas d'autre choix que de tuer horriblement tous ces gens !". Dans certains cas, l'amour est mis sur le devant, mais il s'agit d'un amour vicié et déséquilibré ; un amour sali dans le sang ou le vice, bref, tous sauf de l'amour.

Des poètes, des peintres, des auteurs et écrivains ont écrit sur l'amour. Certains sont devenu les canons du kitch ou du gniangnian tandis que d'autres n'ont pas su exprimer correctement leurs sentiments et sont tombés dans l'oubli ou dans la médiocrité.

Grand Corps Malade le dit dans une de ses chansons : "T'as pas le droit à l'erreur quand tu écris un texte d'amour.". Non, l'amour a pris une place tellement importante au niveau marketing, commercial ou social qu'on ne peut pas se permettre d'en faire n'importe quoi. De plus, chacun à sa propre vision et perception de l'amour alors en faire une généralité, c'est trop demander.

Alors, ce soir, lecteur, je vais écrire, non pas sur l'amour, mais sur MON amour. Et si le texte qui suit ne vous parle pas, ce n'est pas grave. Si vous le trouvez gniangnian, ça n'est pas grave non plus. En fait, hormis une personne, je me fiche de ce que vous pouvez en penser.

Mon amour, c'est une symphonie de sons, de touchers, de goûts, de couleurs et d'odeur.
C'est le son de sa voix prononçant mon prénom, l'éclat de son rire, de doux murmures prononcés à mon oreille et le son d'un soupir.
C'est le toucher de sa main dans ma main, celui de nos visages qui entrent en contact, celui de nos lèvres qui s'effleurent et celui de nos pieds qui s'emmêlent.
C'est le goût de vanille sur ses lèvres, celui du chocolat sur sa langue, celui de sa peau et celui de ses cookies.
C'est la couleur de ses yeux, celle de ses cheveux, celle de son écharpe et celle de son col roulé.
C'est l'odeur de son parfum, celle de son shampoing, celle de sa peau au petit matin et celle qu'elle laisse sur l'oreiller.
Mais ça n'est pas que ça. Mon amour c'est aussi ses regards quand elle s'inquiète pour moi, ses tirages de langues quand elle est contrariée, ses pinçages de lèvres quand je la regarde avec trop d'insistance et ses yeux levés au ciel quand je lui dis que j'ai fait quelque chose de dangereux ou de bête.
Mais c'est encore bien plus. Mon amour c'est une déesse. Une déesse avec ses qualités merveilleuses et ses défauts cachés. C'est une lumière éblouissante mélangée avec des ténèbres apaisantes. C'est quelques tocs qui vont peut-être empêcher le soleil de se lever un matin, mais qui font naître des étoiles dans ses yeux et des sourires sur ses lèvres. C'est des jeux, des échanges, des partages, des espoirs, des rêves, des désirs, des passions, des tendresses, des pensées, des libertés, des choses tellement insignifiantes mais si indispensable.
Mon amour, c'est une femme sans égale, unique et précieuse. Une femme libre qui a choisi de faire du chemin avec moi.

jeudi 3 janvier 2013

Le gâteau à la cerise vous hait tous !

 Bonsoir lecteur,

Ce soir, une recette de cuisine, mais avant, une petite citation :

"Depuis que le sexe est facile à avoir, l'amour est devenu difficile à trouver." – Quelqu'un

La recette de cuisine que je vous propose est une recette sur l'amour et surtout le couple. Certains penseront que c'est ridicule ou que c'est inutile, d'autres me diront que ça se fait tout seul et que l'amour nous tombe dessus sans crier gare. D'autres encore me vendront du coup de foudre tels les romantiques assidus qu'ils sont et s'en iront voir du youp*** peu après… Mais quand on regarde la situation, si l'amour et la vie de couple était vraiment si aisé, pourquoi es-ce qu'il y a autant de divorce et autant de rupture a tout âge ? Je pense que nous pourrions débattre pendant des heures et je serai ravi de le faire, mais dans ce post, il ne s'agit pas de ça.

Je crois que l'amour et le couple est une recette simple, mais que les gens d'aujourd'hui ne savent plus cuisiner correctement ! Ils pensent et passent directement au glaçage sans avoir créer le gâteau. Car oui, dans cette recette, le couple est un gâteau et l'amour n'en est qu'une partie.

Voici la recette !

Pour commencer, une solide couche d'affection. Car oui, on ne commence pas un gâteau sans une solide couche pour porté le tout. L'affection est le début d'une relation. On peut en avoir pour touts le monde, homme ou femme sans avoir d'idées derrière. Des amis ont de l'affection entre eux, des collègues de bureau ou même face à quelqu'un rencontrer dans un coin de bar. Combien de gens sont en couple uniquement pour combler un vide, ne pas être seul à la maison ou avoir autre chose à regarder que la tv ? Combien de couple n'ont même pas cette couche avant de se mettre ensemble ? Vous me direz que personne ne se met en couple sans ça, mais attendez un peu la suite.

Deuxième couche : une couche moelleuse d'amitié. Une fois de plus, c'est une couche que l'on peut avoir pour un être du même sexe que soit. Les amis (comme plus haut) possèdent cette couche et pourtant, si vous faites le compte, on a beaucoup moins d'amis que de copains (pour qui on éprouve tout de même de l'affection sans pour autant y voir de l'amitié). Dans un couple, c'est pareil, on a besoin d'affection entre partenaire, mais aussi d'amitié. Cette chose belle qui nous fait aider l'autre et partager ces peines et ses joies, de l'aider dans les moments difficiles et d'avoir envie d'être avec juste parce que l'on sait qu'il/elle sera là pour nous aider, qu'il/elle nous apprécie même avec nos vilains défauts et notre tête des mauvais jours. Et surtout, si on l'envoie balader, il/elle peut comprendre pourquoi et sera quand même capable de nous sourire quand on lui demandera pardon d'avoir été un peu trop pris par nos émotions. Je crois que l'amitié, avant l'amour, dans un couple est le ciment qui permet réellement d'avoir une belle relation.

Troisième couche : une couche flamboyante d'amour ! Et c'est ici que l'on fait la séparation entre le reste du monde et Il ou Elle (avec la majuscule je vous prie). C'est après les deux premières couches que l'on peut se demander : et si entre nous il pouvait y avoir quelque chose de plus flamboyant. Es-ce que je pourrai construire quelque chose avec lui/elle ? Ai-je envie de le faire ? Les deux premières couches sont-elle assez solide pour supporter celle-ci ? Il s'agit d'une couche fragile qui peut s'émietter, se dissoudre ou fondre, mais si les deux couches précédentes sont solide, elle se reformera rapidement car elle aura des points d'appuis solide également.

Quatrième couche : une couche d'harmonie pour souder le tout. Il s'agit d'une fine couche de chocolat par exemple ou de crème fouettée qui englobe tout le gâteau. C'est bien beau d'avoir les 3 couches, mais s'il n'y a pas quelque chose qui tiens le gâteau en place, elles ficheront le camp bien vite et au premier coup de fourchette il n'en restera plus rien de structurer. C'est ici que, dans la plupart des couples, ça ne fonctionne pas ou qu'un temps réduit. Mais je vais revenir à cette couche après.

Maintenant que nous avons un gâteau bien fait et tout beau, il reste à mettre les cerises dessus. Délicieuses petites sucreries ! Il s'agit des rapports sexuels. Quelle apothéose de faire l'amour avec quelqu'un pour qui nous avons un gâteau comme celui-ci ! Et c'est ici que ça dérange car beaucoup veulent la cerise directement. Ils plongent la main dans la boîte de conserve, en saisissent une poignée, parfois se coupe au bord de la boîte et les engouffres sans ménagement dans leur gosier avec les mains collantes de sucres. Mais combien recommenceront la manœuvre pour en manger encore ? C'est parce que ça ne nourrit pas ! Il s'agit là d'un substitut ! Comme on ne met pas les tuiles avant les fondations de la maison, on ne mange pas la cerise avant le gâteau ! On ne base pas le gâteau sur une simple cerise, ça ne tient pas ! On ne base pas une relation de couple et d'amour sur le sexe ! Combien de gens se ruent sur ça et se disent en couple sans avoir rien d'autre que cette pauvre cerise ? Non, il ne s'agit pas d'une relation, mais d'un substitut à sa propre misère à ce niveau-là, un moyen d'oublier sa tristesse et de croire à quelque chose qui n'existe pas, à se voiler la face… bref, à s'enfoncer délibérément dans le chagrin.

Voici donc notre gâteau prêt. Une solide couche d'affection, une moelleuse couche d'amitié, une flamboyante couche d'amour, une surface d'harmonie et pour finir, la cerise sur le gâteau. Entre temps, on l'aura cuit à feu doux, mais quant on connaît la recette, ça va de soit.

Je veux revenir sur cette surface d'harmonie un instant. Combien de couple passent leur temps à faire une colocation car à chaque fois qu'ils se parlent, c'est pour se disputer ? Combien de couple ne parlent jamais entre eux ? Combien de couple "font l'amour" en pensant au commission, aux travaux du lendemain ou à qqun d'autre ? Combien de couple ne voit en l'autre qu'un étranger ? Cette couche d'harmonie, plus que les autres à mon sens, s'entretient à chaque instant de la vie de couple. On peut entretenir les deux première en faisant des cadeaux, des attentions, des câlins. La troisième, en faisant des baisers, des dîners en tête à tête ou en invitant l'autre à partager un moment de tendresse. Mais cette surface d'harmonie s'entretient en parlant, échangeant, discutant, en partageant avec l'autre son soi-même et ça demande à l'autre de savoir écouter, chose très difficile dans ce monde égocentrique. Il est nécessaire aux deux partenaires de savoir qui ils sont et ce qu'ils veulent. Dire "oui" alors qu'on veut dire "non", nier ses désirs et ses besoins pour ceux de l'autre, c'est un peu comme la détruire en la raclant avec un couteau ou une fourchette. Cette surface demande à chacun de se retrouver face à soi-même et d'apprendre à se connaître avant de la créer avec son/sa partenaire car sans cela, il y aura des craquelures avant même d'avoir commencé quoi que ce soit. Si cette surface n'est pas là, une couche finira par se faire la malle et c'est le début de la fin (allez essayer de remettre une couche de crème fraîche entre deux tranches de génoise sans bousillé le gâteau en entier et d'avoir un résultat potable !). C'est pour ceci que les trois autres couches sont aussi indispensable car si elles sont présente, écouter ne sera pas trop difficile.

Puissiez-vous réfléchir à votre gâteau ou vous en fichez, cela ne regarde que vous.
Je précise que la recette originel n'est pas de moi, je me suis juste contenté de l'expliquer, mais j'ai trouvé qu'elle peut être utile.

Bonne année 2013 !

Bonjour lecteur,

Une fois de plus la nouvelle année est arrivée.

Je vous souhaite donc, comme de coutume chez moi, de savoir passer outre les obstacles qui ne manqueront pas de se mettre sur votre route, de savoir vous relever si vous chuter, de voir le positif dans les situations difficiles et de trouver de la joie dans les choses que vous faites durant cette année 2013 qui promet d'ores et déjà d'être pleine de rebondissements !

mardi 2 octobre 2012

Les mots se suivent #3

Bonsoir lecteur,

Ce soir, un texte sans prétention.
 
Machinalement, il remonta le col de son imper puis il souffla dans ses mains gelées. Elles avaient une odeur de terre humide mêlée à celle du sang. La pluie ruisselait sur son visage. Il ouvrit la bouche pour happer quelques gouttes espérant étancher sa soif et enlever ce goût horrible. Il aurait dû savoir que ça finirait comme ça, qu'il finirait par en arriver là. Et pourtant, on a beau savoir la fin d'un film triste, on espère toujours qu'il en sera autrement. C'est humain il paraît, c'est l'espoir. Il maudit l'espoir puis s'en alla.

Ce matin-là, il s'était réveillé, comme d'habitude sur son bureau, la tête lourde, la bouche pâteuse, les yeux hagard. Il s'était levé jusqu'à son miroir et au petit évier pour se rincer la tête. Ses muscles étaient douloureux, engourdis par la mauvaise nuit. Il n'avait pas l'air très frais. On avait toqué à la porte, il s'était. Il avait voulu lui dire de foutre le camp, mais il ne pouvait pas. Rapidement, il s'était essuyé le visage, était allé à son bureau, avait ouvert le premier tiroir et en avait sorti une bouteille de bourbon bien entamée qu'il avait posé sur la table, bien en vue. Avoir la tête dans le cul à cause de l'alcool était naturel, c'était cliché, mais moins honteux que les drogues dur auquel il s'adonnait trop souvent. Il avait pris le temps de remonter ses bretelles et s'était dirigé vers la porte. La silhouette avait disparu. Il avait quand même ouvert la porte, avait jeté un regard dans le couloir, avait pesté car son client était parti et l'avait refermé.

En se retournant, il avait buté contre quelque chose par terre. Une enveloppe. Il s'était penché pour la saisir, la tête lui tournait à cause des drogues qui n'avaient pas fini de faire leurs effets néfastes. Il s'était saisi de l'enveloppe tant bien que mal et était allé s'affaler sur sa chaise. L'enveloppe était de bonne taille, blanc cassé et épaisse. La seule inscription était son nom. Il avait entrepris de la décacheter. A l'intérieur se trouvait une liasse de billet et une photo. Curieux, il avait regarder la photo ; un jeune enfant, d'une dizaine d'année, un portrait comme celui qu'on met dans un album, stérile et artificiel. Machinalement, il avait regardé au dos et y avait trouvé une inscription faite à la mine de plomb : "Retrouvez-le et vous aurez l'autre moitié de l'argent". Il avait regardé la liasse de billet. Il y avait de quoi payer ses arriérés. Si quelqu'un lui proposait le double, ça devait être important. Il avait reposé l'enveloppe et son contenu, s'était adossé contre sa chaise et avait regardé au travers de la fenêtre. La pluie tombait sur la ville. Une pluie sombre et épaisse. "Sale journée" avait-il pensé puis s'était levé, avait pris son imper, la photo et les billets et était sorti.

Il s'était dirigé vers le café d'en face, avait commandé un café très noir puis avait demandé au patron s'il avait déjà vu le gosse de la photo. Evidement, il lui avait dit que non. La piste du gosse était froide, il aurait pu faire toute la ville qu'il n'aurait pas trouvé quelqu'un qui le connaisse. Pourquoi lui donner une affaire comme ça ? Et avec si peu d'indice ? Et pourquoi payer d'avance ? ça ne sentait pas bon.

Il était sorti du café et s'était mis à marcher sur le trottoir. La pluie continuait à tomber à grosses gouttes produisant de lourds "ploc ploc" dans les marres du trottoir défoncé. Les immeubles ruisselants faisaient résonner le bruit des voitures et du tram qui passaient dans la rue. Il avait l'impression que, dans sa tête, même le bruit de pas des passants devenait insupportable et lui martelait les tempes. Un enfant avait pleurer. Un passant avait hélé un taxi. Au carrefour, deux voitures avait manqué de se rentrer dedans et avait fait crisser leur pneu. Le reste de la circulation klaxonnait. Non, s'en était trop !

Les mains sur les oreilles, il s'était rapidement dirigé vers le parc. Il avait franchi les grilles et s'était enfoncé sur un petit sentier qu'il connaissait bien. Au bout de quelques minutes, il n'y eu plus que le bruit léger des gouttes sur les feuilles des arbres. Il avait pris le temps de respirer à fond une fois et était allé vers un banc. Il s'y asseyait deux fois par jour. Au bout de quelques instants de calme, il avait fouillé de sa main le dessous du banc. Il y avait un interstice entre les planches en bois du banc et le fer forgé qui le soutenait. C'était là qu'il récupérait sa drogue. Il venait le soir y déposer de l'argent et le matin, il passait récupérer sa précieuse poudre. Cela faisait déjà deux ans que ce petit jeu avec son dealer marchait. Il ne s'était vu qu'une seule fois, la première, pour mettre au point ce système.

Cependant, ce matin, au lieu d'y trouver sa dose, il avait découvert un petit bout de billet. "Tu me dois encore 4 doses ! Viens ce soir avec l'argent, je serai ici ou trouve-toi un autre vendeur". Furieux il avait froissé le billet. C'était vrai, il lui devait encore de l'argent. Il s'était rapidement calmé en pensant que l'argent qu'on lui avait confié ce matin suffirait amplement à le rembourser et qu'après, tout rentrerait dans l'ordre. En attendant, il ferait sans.

Il s'était relevé puis avait repris le chemin pour sortir du parc. Les bruits avaient semblé moins agressifs, peut-être était-ce dû à la fin des effets des drogues ? Tout en marchant, il avait sorti la photo de l'enfant et l'avait longuement regardé. Maintenant qu'il y voyait un peu plus clair, il lui semblait que cet enfant lui était familier, mais sa mémoire se dérobait encore. Il avait regardé sa montre et s'était dit que l'heure de manger approchait. Peut-être l'estomac plein, la mémoire lui reviendrait ?

Il était entré dans un restaurant de sa connaissance et avait commandé un plat du jour. Il en avait profité pour demander à la serveuse si elle connaissait l'enfant de la photo. Elle avait répondu que non, mais qu'il était plutôt mignon. Il avait mangé de bon appétit et avait même recommandé un deuxième service. Il s'était étonné de sa fringale puis avait remarqué qu'il tremblait légèrement des jambes. Il avait vite compris que c'était le manque qui se manifestait et ce n'était encore que les symptômes "sympa". Bientôt il allait avoir des nausées et se mettre à transpirer. Trop conscient de ça, il s'était levé et avait rapidement payé sa note puis, toujours sous une pluie battante, avait couru jusqu'à son bureau.

Il était entré et avait fermé la porte derrière lui, à clé. Il s'était jeté sur son bureau et avait désespérément cherché une petite dose de poudre, mais son dealer ne l'avait pas livré et il n'avait pas de réserve. Il avait essayé de se calmer, s'était dirigé vers la table où se trouvait la bouteille de bourbon. Il s'était devant elle et l'avait dévisagé. Il n'aimait pas l'alcool, mais il n'avait pas d'autres alternatives. Il avait saisi un verre, l'avait essuyé et s'était servi une grande lampée. Puis une deuxième et une troisième. En moins d'une heure, la bouteille avait été vidée. L'alcool lui tapait dans les tempes, mais la sensation de manque n'était pas partie. Il s'était lever pour aller rechercher une autre bouteille, mais il avait dù se rassoire rapidement pour ne pas tomber. Il avait pris une longue inspiration et s'était efforcé de se relever en prenant appuis sur les meubles. Il avait fini par arriver au buffet, l'avait ouvert et y avait cherché une autre bouteille. La plupart étaient vides et il avait fini, de rage, par les lancers dans la pièce. Titubant, les yeux remplis de larmes de frustration et de manque, il avait reculé. Une bouteille s'était trouvée sous ses pieds et il avait chuté. Sa tête avait cogné un meuble violement et puis ce fut le trou noir.

La première chose qui lui était revenu à l'esprit c'était la douleur. Une douleur infernale logée au fond de sa tête. Douloureusement, il avait touché son crâne et y avait senti une croûte dure. Il avait gratté un peu et avait regardé sa main. Elle était rouge. Du sang. Le choc avait été assez violent pour lui ouvrir une partie du crâne mais la plaie avait cicatrisé, non sans poissé son cuir chevelu. Difficilement, il avait essayé de se remettre sur pied. Sa tête l'avait lancé et il s'était précipité aux toilettes pour vomir. Il n'avait pas osé se regarder tout de suite dans le miroir et avait pris la peine de se rincer la bouche et le visage avant. Un peu dégriser, il avait fini par se regarder. Son visage livide était marqué par deux taches sombres autour des yeux. Ses lèvres tremblaient comme des feuilles d'automne sous le vent et ses cheveux étaient collés par le sang. Il s'était dit que ce visage n'était pas le sien puis s'était détourné.

Il avait avancé jusqu'au bureau, s'était assis sur sa chaise et avait regardé dehors. La nuit était tombée. Pris de panique, il s'était levé d'un bond et avait cherché son imper puis était sorti. Il avait descendu les marches quatre à quatre comme si le diable le suivait et avait couru jusqu'au parc. Un peu avant d'y entrer il avait pris la peine de se calmer et de vérifier que l'argent était toujours bien dans ses poches. Une fois qu'il était rassuré, il était entré. Le petit sentier était sombre et la pluie n'avait pas cessé. Un peu avant le banc, il avait remarqué qu'une forme humaine y était assise. La personne qui l'avait vu s'approcher s'était levé puis, d'un mouvement calme, avait sorti une arme de sa poche et avait parlé.

Il avait d'abord été surpris puis inquiet, mais en entendant ce que son dealer lui disait il avait vite compris. Soit il payait ses doses et un "petit" supplément pour les intérêts, soit il mourrait ici comme un junkee en manque. Il avait alors sorti la liasse de billet et l'avait lancé en direction du dealer. Celui-ci, lentement, l'avait prise et avait estimé que c'était un prix suffisant pour couvrir ses frais. Il avait fait mine de partir, mais il l'avait retenu en le suppliant de lui donner une dose. Le dealer avait pris son temps pour réfléchir. Dans sa tête embrumée par les vapeurs d'alcool et de manque, il aurait pu tuer pour sa dose. Il était près à sauter sur son dealer quand celui-ci lui lança une dose de poudre. Elle était tombée à ses pieds et il se rua dessus.

Il avait sorti de sa poche intérieur de son imper le matériel nécessaire et se l'était administré sans hésiter. La sensation de manque avait disparu immédiatement et il avait poussé un soupir de soulagement. Il s'était relevé, mouillé et crasseux et s'était dirigé vers le banc pour s'y asseoir quelques instants. Le dealer avait disparu. Machinalement, il avait mit la main sous le banc, mais il n'y avait rien.

C'est à ce moment qu'une voie lui avait demandé s'il avait retrouvé l'enfant. Il s'était levé d'un bond et avait tourné la tête dans tous les sens pour trouver d'où elle venait. Une silhouette se tenait non loin de lui, dans la pénombre. Il s'était relevé et avait dit que non, il manquait d'information, qu'il ne savait même pas qui était cet enfant et où le chercher. La silhouette avait poussé un cri, avait tendu les bras et quatre détonations s'était fait entendre.

Il ne comprenait pas. Il ne comprenait pas pourquoi il était par terre, le corps étendu sous la pluie froide de ce mois de novembre. Machinalement, il remonta le col de son imper puis il souffla dans ses mains gelées. Elles avaient une odeur de terre humide mêlée à celle du sang. La pluie ruisselait sur son visage. Il ouvrit la bouche pour happer quelques gouttes espérant étancher sa soif et enlever ce goût horrible, ce goût horrible de sang, le goût horrible de son sang. La déglutition lui fit un mal de chien. Il posa sa main sur sa poitrine et pu y sentir le ruissellement chaud qui s'en écoulait. Il sentit également des gouttes chaudes sur ces joues. Mais il ne pleurait pas. Non, c'était la silhouette qui, penchée sur lui, pleurait.

Mon fils ! dit-elle. Mon fils ! L'enfant sur la photo, c'est toi ! Tu ne t'es même pas reconnu ! Cela fait plus de dix ans que nous ne nous sommes vu pour la dernière fois. La drogue t'a torturé et t'a tué. Je ne pouvais pas te laisser continuer comme ça. J'espère que tu pourras me pardonner.

Les larmes coulèrent encore un long moment sur ses joues puis deux mains lui prirent la tête et la silhouette déposa un baiser sur son front. Elle se redressa et s'en alla, le laissant dans le noir.

Il aurait dû savoir que ça finirait comme ça, qu'il finirait par en arriver là. Et pourtant, on a beau savoir la fin d'un film triste, on espère toujours qu'il en sera autrement. C'est humain il paraît, c'est l'espoir. Il maudit l'espoir puis il mourut.