dimanche 8 novembre 2009

Histoire #3

Bonsoir lecteur,

Ce soir, une histoire.

Il était une fois, un homme. Il était mineur et travaillait dur. Il extrayait des rochers de la montagne pour faire des maisons et c'était un travail épuisant.

Un jour, en abaissant sa pioche et en saisissant un morceau de tissu pour s'éponger le front, il leva la tête et vit luire le soleil au dessus de sa tête. C'est alors qu'il dit :
- Comme le soleil est puissant. Il domine tout et peut brûler si on le contrarie.
C'est alors que le soleil lui dit :
- Non, je ne suis pas si puissant que ça. Regarde ce nuage là-bas, il peut cacher mes rayons et m'empêcher d'être vu.

Le mineur regarda le nuage et dit :
- Oui, c'est vrai, le nuage est plus puissant que le soleil. Comme j'aimerai être le nuage.
C'est alors que le nuage qui l'entendit lui dit :
- Non, je ne suis pas si puissant que ça. Regarde le vent qui souffle là-bas. Il peut me pousser au loin et je ne peux rien y faire.

Le mineur regarda le vent et dit :
- Oui, c'est vrai, le vent est plus puissant que le nuage. Comme j'aimerai être le vent.
C'est alors que le vent lui dit :
- Non, je ne suis pas si puissant que ça. Regarde la montagne sur laquelle tu es, j'ai beau souffler elle ne bougera pas.

Le mineur regarda la montagne qui le supportait et dis :
- Oui, c'est vrai, la montagne est plus puissante que le vent. Comme j'aimerai être la montagne.
C'est alors que la montagne lui parla et dit :
- Non, je ne suis pas si puissante que ça. Sur mon flanc, je suis ronger, on m'enlève des morceaux et j'entends des "toc toc toc".

C'est alors que le mineur regarda sa pioche et repris son travail.

---Fin---

mercredi 4 novembre 2009

Foudroyante Lucidité

Une fois de plus, ce soir, la Folie m'a saisie la main et m'entraine sur sa piste de danse. Une fois de plus, je cède à ses mains délicates et nous écoutons sa mélodie sur un pas détendu. Puis nous accélérons, virevoltant au gré des notes sur la portée. Nous nous envolons en suivant les murmures du vent au travers des arbres, nous nous posons sur le son des cris de la nuit. Les rayons de lune nous porte jusqu'aux extrémités du raisonnable et nous le franchissons.

La danse s'embrase et son corps se fait plus pressant contre le mien. Je la sens, je sens son parfum, je sens la soie de sa robe glissé sous mes mains, je sens la chaleur de son être démentiel. Je sens ma vie glissée entre ses doigts. Et puis, elle plaques ses lèvres contre les miennes et je sens déferler en moi la mort de tout, sauf d'elle. Elle me possède.

Nous nous faisons une couche d'un brin de nuage et la soie glisse sur sa peau. Je sens l'odeur de ses cheveux, je sens ses ongles sur ma peau, je sens ses lèvres sur mes lèvres. Et je ne sens plus rien.

Puis la danse continue, mais à un rythme différent. Je sens ses dents parcourir mon corps, je sens ses ongles griffer ma chaire, je sens son haleine me brûler l'âme et me consumer. Puis elle se fait douce et lèche mes plaies, caresse ma tête et éponge mes larmes. Puis elle recommence en m'arrachant des cris. Et je ne ressent plus rien.

Elle me laisse prendre le dessus. Je sens que c'est faux, mais je le fait. Je la retourne, je joue avec, je me venge, je l'embrasse, je la griffe, je la mord. Je sens l'odeur de sa chair, envoutante et belle. Je sens mes doigts s'enlacer autour de siens, ma langue autour de sa langue, ses jambes autour des mienne et elle me possède une fois de plus. Et je ne ressent plus rien.

Puis elle me mord, obtenant de moi un dernier râle de plaisir et de douleur. Puis je meurt. Et je ne ressent plus rien.

Quand je me réveille, elle a disparu. Ne laissant derrière elle qu'un parfum de défaite, une robe de soie, une âme totalement déchirée et des draps gorgé de sueur.

Voici avec qui je couche depuis des lustres, voici mon amante, Folie. Démoniaque. En plus de me laisser comme ça, elle me laisse un autre cadeau. Une vision limpide du tout. Une foudroyante lucidité. Et comme nous, humains, ne pouvons supportée une telle clarté, je la rappelle et la danse reprend.